now, we're back to the beginning.
Je n'ai jamais rien fait d'exceptionnel dans ma vie. Jamais. C'est vrai, je vous assure et ce n'est pas pour me faire plaindre ou alors qu'on me prenne en pitié. J'ai détesté ma vie du début jusqu'à maintenant. Et comment pourrait-il en être autrement avec une famille comme la mienne. Je crois que pour que vous puissiez me comprendre, il va me falloir vous raconter tout depuis le début. Je suis née il y a maintenant vingt-trois ans dans la belle ville de Berlin, un onze Février, de l'union d'un grand avocat britannique et d'une infirmière Allemande. Tout présagé que mon frère et moi même eurent une enfance et une vie paisible, mais ce ne fut pas le cas, loin de là. Mon père, alors très respecté dans son métier, se fit renvoyer après être devenu alcoolique et incompétent dans son boulot. Il traina ensuite dans les bars et devint dépressif. Il sombra dans l'alcoolisme et notre quotidien n'en devint que plus atroce. En rentrant tard le soir, il se mettait à battre ma mère. C'était insoutenable. J'étais si impuissance face à la détresse de maman... C'était si : frustrant ! Le pire c'était de les entendre hurler. Lui avant de frapper maman et elle sous les coups. Je me mettais sous mes couettes et je me bouchais les oreilles pour ne pas les entendre. J'étais terrorisée et des larmes coulaient le long de mes joues tout le soirs. Je me souviens qu'à chaque fois que pap revenait des bars, Hugo courait vite dans ma chambre et se mettait lui aussi sous ma couette pour me serrer fort contre lui. Qui est Hugo ?Mon grand-frère et je dois bien avouer qu'il a très bien tenu ce rôle. Il a toujours veillé sur moi et c'est certainement pour cela que je l'ai admiré jusqu'à aujourd'hui. Il était brave, attentif, il était très protecteur. Bien sûr, là vous me direz que c'est parce que je suis sa petite soeur et vous auriez peut-être raison, mais j'ai toujours sû inconsciemment qu'il y avait quelque chose de plus. Les années passèrent, ma mère porta plainte et mon père ne put plus nous approcher. Mais malgré ça, j'eus toujours cette peur lancinante qu'il ne revienne la nuit pour nous massacrer. J'avais vu trop de film d'horreur et toute seule je m'inventais la nuit des scénario improbable à en devenir malade. Je devins vite insomniaque, mais peut-être cela était une bonne chose. On perdait tellement de temps la nuit. Dormir était inutile, on pouvait entendre un grand nombre de chose éveillé. Je voulais sortir de cette situation familiale où la peur et l'angoisse régnaient. C'est suremet pour cela que j'ai décidé de partir pour la Jamaïque. Je n'ai jamais été dans ce trip : "humanitaire", mais un ami m'avait dit que beaucoup de gens allaient là bas pour faire le point sur leurs vies et peut-être en créer une nouvelle sur place. J'avais besoin de partir, loin de Berlin et des emmerdes. La Jamaïque se révéla être la destination adéquate.