i can't breath with these words in my mouth

« tu veux bien répondre à ma question stupide? ». Je la regarde sortir de la salle de bain, uniquement entourée d'une serviette nouée au-dessus de sa poitrine, alors que je reste pantois devant la sensualité de ce moment qui arrive, désormais, beaucoup trop rarement à mon goût. Il n'y a pas de bruit dans la pièce, outre les pas humides que fait Rhian pour venir près du lit. Je m'approche doucement, puis retient vraisemblablement l'envie de l'attirer contre moi et de simplement la prendre dans mes bras, comme si tout le reste n'existait pas. Faire comme si, pendant un court instant, on n'avait plus de gamine de dix mois, que ses parents ne l'avaient pas pratiquement excommuniée pour avoir mis au monde un être de chair et de sang provenant de quelqu'un d'autre qu'un boursier de Wall Street et que ses copines avec un QI, une fois mis en commun pour une bande de cinq, atteint à peine le barème des cent ont décidé qu'on ne portait plus telle marque vintage quand on peut, éventuellement, présenter un corps différent parce qu'on a été enceinte. Vous pouvez me croire que là, maintenant, Rhian Mannings m'a l'air plus attirante que n'importe quelle maniérée de merdeuse de vingt ans avec plus de 20,000 billets de vêtements sur le dos. Ses cheveux longs et blonds qui dégoulinent sur ses épaules fines, le tissu duveteux enserre sa taille fine, sa poitrine et ses hanches étroites, juste suffisamment définies pour la rendre incommensurablement attirante. Elle détourne la tête à mon intention, puis m'adresse un sourire en voyant que je la dévore des yeux, littéralement « d'abord, faut que je te le dise, te le répète. putain, t'es belle! ». C'est pas répété, en fait, ça me rend carrément dingue de me rendre compte qu'une fille comme elle doute de tout pour des incapables et des idiots. J'en ai marre qu'elle hypothèque son bonheur pour plaire à ceux qui voudraient qu'il n'existe pas, ce moment, où je lui adresse un sourire entendu et que je passe la main dans mes cheveux, à Kingston, Jamaïque, alors que la chambre sonne un écho rarissime : le silence. Je me lève, tire les couvertures parce que j'étais confortablement installé dans la douillette lourde et chaude de l'appartement.

Je m'approche doucement de Rhian, puis passe mes bras autour de sa taille, la pressant légèrement contre moi, posant un subtil baiser au creux de sa chevelure humide qui sent bon les agrumes « si je te dis que j'ai trouvé quelqu'un pour garder leyann, ça te ferait plaisir? ». Ce n'est pas Analyn. Je sais que ma meilleure amie aurait fait des merveilles avec notre poupon, mais ça me ferait tout drôle. Comme si j'aurais voulu lui donner une claque en pleine gueule, j'oserai jamais. Jamais avec elle. Alors j'ai demandé au concierge de notre immeuble s'il n'y avait pas un service de garde dans les environs. C'est comme ça que j'ai trouvé Rosa, une nanny absolument charmante qui est tout de suite tombé sous le charme de notre blonde petite princesse. C'est vrai qu'elle rend tout le monde fou, moi le premier, de toute façon. Pas moyen de ne pas aimer cette petite boule d'énergie avec sa voix stridente et son esprit allumé. Pas de toute, elle va être un sacré numéro, dans quelques années. L'une de mes mains remontent jusqu'à l'avant-bras de Rhian et je le remonte, jusqu'à son épaule, non sans parcourir du bout des doigts l'épiderme hâlé de la mère de ma fille « garth, le concierge. c'est sa cousine. tout ce qu'il y a de mieux et puis, j'ai pensé... ». Je pose mes fesses sur le lit, l'attirant en l'attrapant par la taille, puis lève légèrement la tête pour croiser son regard, de mes prunelles pétillantes, largement ravi de mon stratagème « on peut faire ce que tu veux, t'es une blonde sans enfant avec un merveilleux petit-copain pour la journée, des idées ? ».