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NOM: VALENCE. PRÉNOMS: WINONA BONNIE. DATE DE NAISSANCE: 15 JUILLET 1987. ÂGE: 23 ANS. NATIONALITÉ: ANGLAISE. ÉTAT CIVIL: FIANCÉE. GROUPE: GOT THE BLUE.

C’est quoi ma vie ? Ma vie c’est ça : « Hey Bonnie, t’as pas vu mes chaussettes ? » Je vous dis pas, ce crétin est capable de mettre ses chaussettes puantes dans le panier à linge et après me demander où JE les ai mises. Comme si j’avais voulu un jour voler ces horreurs qui sentent pire que du camembert en fermentation. Ah et puis, quand elles ont des trous, MONSIEUR ne les jetterait même pas à la poubelle. Vous y croyez, vous ? Et dès que j’ai le malheur de le dispenser de cette tâche douloureuse, il pète un câble. Ouais, ouais, il préfère ses chaussettes à moi. Sérieusement, pour lui, je suis rien. Il ne me voit que quand il cherche un truc ou qu’il a besoin d’une bière pour regarder son match. « Tu n’as qu’à en prendre une nouvelle paire. » Je n’ai jamais compris pourquoi j’étais aussi fair-play face à lui. « Mais je veux celles-là. » Sale con. Tu peux pas être normal et changer de chaussettes tous les jours ? C’est une question d’hygiène, mon gars. Evidemment, je ne lui réponds rien. Je ne fais que bouillonner, bouillonner, et je n’explose pas. Ça lui fait plaisir, bien sûr. Ça le fait rire que sa bonniche se rebelle, parce qu’il a toujours le dernier mot, ce connard. Parce que je ne suis pas assez forte devant lui. Parce que lui, il n’a qu’à le vouloir pour me casser en deux, oui. Et pourtant, ça pourrait être pire. Je pourrais pleurer toutes les larmes de mon corps, lui cracher à la figure toute ma souffrance, toute la haine que j’éprouve envers lui. Et ça, ça serait l’enfer. Car je sais, je sais qu’il s’en foutrait royalement.

C’est généralement à ce moment-là qu’on me demande qui est ce connard de première dont je parle tant. Et bien, voilà, je vous présente ce salaud : Clyde Arrinston, mon fiancé. Tout à fait. Rien qu’à l’idée que dans quelques mois je devrais porter son patronyme, j’en frissonne de dégoût. Haha, mais pourquoi j’ai accepté de l’épouser ? Je l’ai souhaité, je lui ai posé un ultimatum : « J’me barre ou tu m’épouses. » Comment j’aurais pu savoir qu’il irait chercher la bague et qu’il se mettrait à genoux, hein ? Je n’ai jamais saisi pourquoi il avait marché dans mon chantage, tout ce que je sais, c’est que ce n’était certainement pas par amour. Moi, je l’aime. Enfin, je l’aime seulement quand il n’est pas là. Lorsqu’il m’impose sa présence, je le déteste de tout mon cœur. Pourquoi j’oublie tous ses défauts dès qu’il est loin de moi ? Je ne le comprends pas moi-même. En tout cas, moins je le vois, mieux je me porte, même si je devine où il était avant de rentrer à plus de minuit chez nous, son odeur de transpiration se mélangeant à l’alcool et aux parfums bon marché de ses conquêtes. Que voulez-vous que j’y fasse ? Que je l’attache ? Que je le promène en laisse ? Il est impossible de lui mettre un collier autour du cou comme il m’a mis la bague au doigt. Je lui appartiens, mais lui, il est libre comme l’air. Personne n’enchaîne ce crétin. Il se croit à l’abri de tout. Et le jour où il se rendra compte que sa face de rat est devenue toute ridée, qu’il ne peut plus marcher sans canne, il viendra chialer à mes pieds et je lui répliquerais qu’il aille se faire voir.

Clyde ne se rappelle probablement pas grand-chose de ce que je lui ai raconté ma vie. Il serait bien capable de vouloir inviter mon père, mort dans un incendie alors qu’il essayait de sauver des gens, au mariage. « On la place où ta cousine emmerdeuse ? » Je le fixe, il ne m’écoute pas. Il déteste cette fille qui n’arrête pas de jacasser sur nos futurs enfants, notre immense villa au bord de la mer, etc. Je fais le plan de table, je le fais parce qu’il ne le fera jamais bien qu’il me l’ait promis. De toute façon, à part peut-être choisir son costume (s’il ne va pas au tailleur lui-même, je lui en commande un rose fuchsia), il ne réalisera rien de ce que je lui ai proposé. Aura-t-il couché ses vœux sur papier ? Cela m’étonnerait beaucoup. Je m’en fous complètement, à vrai dire. S’il veut gâcher notre mariage, qu’il fasse comme cela lui chante. Je soupire et écrit le prénom de sa cousine juste à notre table, à côté de lui. Le genre de petites vengeances personnelles qui me soulage. « Bon, je sors. » Je secoue la tête et me redresse. « Tu vas où ? Ce n’est pas toi qui as dit que tu préparais le dîner ce soir ? » Il rigole. Je contiens ma colère du mieux que je peux. « Je crois pas, non. Tu m’étouffes, Bonnie. » C’est trop, je lui balance une gifle en plein sur la joue. Il s’esclaffe de plus belle, ce pauvre con. « Va t’amuser. Je suppose que tu ne rentres pas ? Ou tu pourrais ramener ta catin ici, pourquoi pas, hm ? Un charmant petit dîner eux chandelles à trois, ça te donne pas envie, mon poussin ? » L’ironie et la haine s’entendaient très bien dans ma voix. « Fais attention à ce que je ne te prenne pas au mot, mon amour. » Deuxième baffe. « Ose, et tu verras. Allez, va raconter à tes copains que ta salope de fiancée t’a encore battu. »

L’avenir de notre histoire ? Elle n’est pas compliquée, mais plutôt multiple. J’ai inventé tellement de scénarios dans ma tête. « Clyde Blake Arrinston, voulez-vous prendre pour épouse Winona Bonnie Valence ici présente ? » Il répond avec un sourire narquois m’étant destiné : « Oui, je le veux. » Le prêtre continue : « Winona Bonnie Valence, voulez-vous prendre pour époux Clyde Blake Arrinston ici présent ? » Je me place bien face à lui, je plonge mon regard noir dans le sien et un sourire étire mes lèvres. Je caresse mon ventre rebondi, mon bébé me donne un petit coup de pied pour m’encourager. Je tiens toute l’assistance en haleine, tous attendent ce oui qui les libérera de cette cérémonie mortellement ennuyeuse. Et, quand la tension atteindra son paroxysme, je dirais : « Non. » A l’évidence, il est possible que je n’ai pas le cran de le faire, auquel cas, dans peut-être trois ou quatre ans, quand je n’en pourrais vraiment plus, je passerais aux infos sur vos télévisions, entourée d’hommes en uniforme et de journalistes et, sous mon visage saisi d’euphorie, vous pourrez lire : Winona Arrinston a tué son mari à coups de hache. Une femme s’avancerait alors avec son micro pour me poser cette question fatidique : « Madame Arrinston, pourquoi avez-vous assassiné votre mari ? » Et là, je répliquerais d’une voix blanche : « C’était son destin. » C’est alors que je lèverais les yeux au ciel comme pour signifier que Dieu me l’avait ordonné.

Peut-être que je ne parviendrais jamais à le faire. Dans ce cas, j’espère que je trouverais quelqu’un qui pourra m’ouvrir les yeux avant d’avoir épousé ce type.

© sgt. pepper

PSEUDO/PRÉNOM: Camille. ÂGE: 17 ans. FILLE/GARS: Fille. PAYS: Belchique. ♥ COMMENT AS-TU CONNU HEARTQUAKE ? Par Clydou. COMMENT LE TROUVES-TU ? Wonderful. AVATAR: Irina Lazareanu. SCÉNARII OU INVENTÉ ? Scénario. FRÉQUENCE DE CONNEXION: 5/7. MOT DE LA FIN: Je déteste jouer les filles.

M'AIMEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER, 'spèce de [...]

Merci.