Heartquake
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 « it's just a shame, that's all » tara&alex

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Alex Dawson
Alex Dawson



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« it's just a shame, that's all » tara&alex Vide
MessageSujet: « it's just a shame, that's all » tara&alex   « it's just a shame, that's all » tara&alex EmptyJeu 17 Juin - 0:41

« i could leave but i won't go
though my heart might tell me so.
i can't feel a thing from my head down to my toes.
so why does it always seem to be,
me looking at you, you looking at me.
it's always the same, it's just a shame, that's all. »




DÉBUT DU FLASHBACK

Nous étions à Los Angeles. Nous avions dix-sept ans et sans difficulté aucune, nous avions traversé la porte pour accéder à un terrain « majeur ». C’était un bar miniature – du moins pour L.A. – et le propriétaire savait amplement que la moitié de son revenu, il le devait à la jeunesse rebelle. Puis, c’était là que tous et chacun se retrouvaient lorsqu’on disait à nos parents que l’on passait la nuit chez notre meilleure amie. Le cliché, si banal, mais tellement fonctionnel. Alors que Papa Dawson et Papa O’Connor nous croyaient en terrain sûr, Tara et moi, on goûtait au bonheur de l’alcool. Tara était même rendue au stade où le goût n’était plus un sens dont elle avait possession, mais mon état plutôt pitoyable aussi, ne me permettait pas d’en juger.

    TARA – « T’as déjà cru que t’étais gay, sans l’être ? »
    ALEX – « T’es au courant que je suis gay et donc, la partie « sans l’être » s’applique pas vraiment à mon cas ? »
    TARA – « Merde, t’es trop intelligente. »
    ALEX – « Toi t’es trop saoule. C’quoi cette question-là, anyway ? T’as déjà cru que t’étais gay, sans l’être toi ? »


J’avais approché la boisson jusqu’à mes lèvres, goûtant si peu l’alcool du breuvage que je comprenais amplement comment Tara avait pu se laisser avoir à en boire comme du jus. À moitié vide, le verre avait repris place entre mes doigts qui s’amusaient à glisser sur sa surface en relief. Les coudes appuyés contre le bar – qui m’avait semblé collant à prime abord, mais dont j’avais oublié ce défaut au fil des boissons accumulées – je venais de détourner mon regard vers Tara qui affichait un drôle de sourire sur son visage rosie par l’alcool et c’est en déglutissant de travers que j’avais assimilé la probable révélation que les mots prononcés entraînaient.

    TARA – « La partie « sans l’être » s’applique pas vraiment à mon cas. »


Mon fixe s’était fait sur elle, l’environnement extérieur n’était que du bruit condensé et mes yeux ne clignaient même plus, abasourdis de cette phrase, si peu adéquate. Alors que la jeune O’Connor venait d’oublier presque instinctivement ses mots, laissant sa tête se balancer au son de la musique - les épaules molles et ses jambes pendantes du tabouret miniature qui la supportait encore – j’avais eu l’impression qu’un sceau d’eau n’aurait pas eu le dixième de l’effet du moment. J’étais amplement consciente de chaque seconde qui défilait dans ce bruit si vide de sens. Comme si l’alcool de mon sang n’était que mental, mon état redevenait sobre, mes pensées éclairées. Ma voix s’était enfin fait entendre, d’un ton perturbé que la jeune femme ne sembla pas remarquer.

    ALEX – « Comme coming out, j’ai déjà vu mieux. »
    TARA – « Nan, mais qui sait si demain, j’vais pas pouvoir me dire ; « J’ai déjà cru être gay, sans l’être ! »
    ALEX – « Et pourquoi là, maintenant, tu crois l’être !? »
    TARA – « Bah, j’ai fait un drôle de rêve l’autre soir et… »
    ALEX – « Okay, j’veux pas le savoir ! »


Trop d’informations. Je préférais de loin l’ignorance à ce genre de connaissance et maintenant que mon esprit était vif et logique, je ne voulais pas prendre le risque de me remémorer ce genre de discussion sur un rêve révélateur qui dissimulerait probablement plus d’intimité que normalement échangée entre amies. Je ne savais pas si mon visage semblait si désespéré, mais le barman avait semblé notifier mon manque d’alcool et j’avais fait non de la tête, les yeux encore arrondis. Puis, la voix de Tara – celle qui venait de bouleverser mon univers stable – venait maintenant de détendre l’atmosphère d’une de ces répliques qui sonnaient absurdes et tellement divertissantes que j’avais étiré un sourire en reprenant mon état normal, petit à petit…

    TARA – « Zut, pu de jus dans mon verre. »
    ALEX - « T’es au courant que c’que tu bois depuis tout à l’heure, c’pas du jus, non ?!! D’ailleurs, t’en as assez eu, si c’est pas trop… »


FIN DU FLASHBACK


C’était ça qui me trottait dans la tête. Cette scène-là, bien exactement. Et alors que j’étais debout face à sa porte – cette nouvelle porte dont je ne connaissais rien de ce qu’elle cachait – j’hésitais à m’imposer. Depuis cette soirée « mémorable », cinq jours exactement avant le départ pour la Jamaïque, Tara avait réussi à m’éviter. Je devais admettre que je ne cherchais pas vraiment à affronter la situation, chose surprenante de ma part. Pour une des rares fois dans cette vie, Alex Dawson réfléchissait, pesait chaque mot au lieu de balbutier ce qui lui passait dans le crâne. Pour une des rares fois dans cette vie, Alex Dawson craignait de l’aboutissement de cette discussion. J’avais à y perdre. Drôlement plus qu’à y gagner. Je venais de soulever mon poing fermé, expirant lourdement alors que je piochais de ce rythme ringard quoique instinctif contre la porte massive. J’avais vu la poignée tourner, espérant silencieusement que ce soit la main de Tara qui s’activait de l’autre côté de la porte et alors que mon cœur cognait dans ma poitrine, je gardais mon air calme, pourtant certain de m’effondrer d’une crise cardiaque. J’avais enfin vu la lumière du jour, me faisant dos, refléter sur sa chevelure dorée et c’est en paniquant un peu plus que j’avais cherché mes mots, sans abandonner devant l’air troublé de la jeune femme.

    ALEX – « Okay, alors un, je m'souviens de c'que t'as dit l'autre soir. Deux, je sais que tu te souviens de c'que t'as dit l'autre soir. Mais j'connais pratiquement personne d'autre ici et même si j'commence à bien m'entendre avec Taylor, trois jours en ligne en sa compagnie, c'est mon quotas. Donc j'suis prête à faire comme si j'me souvenais de rien et d'agir comme tel, mais s'il-te-plaît, dis-moi que tu vas vouloir venir à la petite fête de ce soir? »


Alors que les premiers mots étaient faibles et tremblotants, ma voix s’était enfin stabilisée au fil des secondes et alors que ma bouche précédemment sèche redevenait normale, ma tête en oubliait les discours préétablis que j’avais faits dans ma tête, infiniment. Je savais que je prenais Tara de cours, que ma visite non annoncée entraînerait surprise et étonnement, mais le silence qu’elle m’offrit en premier lieu me bloqua instantanément. Les bras le long de mon corps, je jouais à merveille le rôle de la statue. Mes efforts voulaient me faire paraître habituelle – comme si rien ne s’était déroulé, il y avait de cela à peine une semaine – mais c’était un gâchis. J’avais l’air encore plus constipée qu’en véritable période de stress, mais c’est confiante d’y parvenir que je rajoutai une couche de parole, perçant le silence, si pesant entre nous que mes oreilles en sillaient.

    ALEX – « Shawn est supposemment déjà là-bas et Taylor et Devon devraient venir après je-sais-pas-quoi-et-j'veux-pas-le-savoir. »


Une ombre de sourire avait pris place à la jonction de mes lèvres et mes remarques semblaient diminuer le poids qui régnait sur mes épaules. Cependant, la blondinette n’avait toujours rien répliqué – elle qui avait la vague habitude de parler sans fin et sur tout – et étonnement, je craignais plus le silence à des remarques négatives. Mes yeux descendirent sur le sol, me croisant les bras en fixant mes pieds – pour cacher ma nervosité, c’était pas réussi -. Dans un murmure, de cet air désespéré que j’avais voulu évité depuis le début, je rajoutais encore quelque chose, le corps traversé de sueurs froides.

    ALEX – « T’as pas envie de dire quelque chose ? Parce que ça m’aiderait un peu… vachement. »
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