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Journal de Kaeden Visconti

Je ne le crois pas. Mon frère Paolo est mort. Je ne questionne pas ce qui je suis. Je n'en veux pas à mon père ni a ma mère, loin de là. Je suis l'enfant de parrain, j'avais plusieurs '' oncle '' -je ne les connaissaient pas, preuve que tout est possible. J'ai fêté mes quinze ans hier, et l'enfance me semble si loin aujourd'hui. Le temps qui passe ne permet pas de revenir en arrière et si tant est que l'on veuille remonter dans le passé, rien n'a la même saveur une seconde fois vécue. Ces dernières semaines, j'ai la mauvaise sensation que les secondes me filent entre les doigts, que l'aiguille de ma montre accélère davantage chaque jour.

Sincèrement, je t’ai connue plus bavarde. … Allez ne soit pas mauvaise joueuse. … Tiens, b-a l-l-o-n ! Six lettres, mot compte double. … Tu pourrais au moins faire semblant d’être contente pour moi Stella. Cela faisait une demie heure que Kaeden jouait au scrabble avec, une plante verte. Assis face à elle, il sirotait je ne sais quelle boisson en attendant une réponse. Non, le jeune homme n’était pas fou, il s’ennuyait terriblement. L’été avait été long et alors que lui était condamné à rester enfermer chez lui, ses amis partaient en voyages ou profitaient simplement de ces deux longs mois de vacances. Kaeden n’en revenait toujours pas, ce n'étais pas de sa faute si cet imbécile n'avait pas payer sa dette. Que la cocaïne que Kaeden lui fournissait n'étais pas gratuite. Cessant d’espérer une réponse qui ne viendrait pas, Kaeden se leva et rejoignit sa chambre dans l’optique de prendre une douche, il prit sa serviette et se dirigea vers la salle d’eau.

Des gouttes ruisselaient encore sur sa peau lorsqu’il se présenta face au miroir, ses yeux bleus se reflétaient étonnamment bien au milieu de la buée alors que le jeune Visconti ébouriffa ses cheveux bruns avec sa main droite. Du haut de ses quinze ans, il mesurait un peu plus d’un mètre quatre vingt pour une carrure mince mais néanmoins musclée. Il s’avança en baillant jusqu’à son armoire et en sortit quelques rudiments de sa tenue essentielle - pareils à beaucoup d’adolescents ou jeunes adultes - c’est-à-dire un jean et un tee-shirt simple. Il enfila une chemise par-dessus, en flanelle et à carreaux dans les tons rouges, et redescendit au rez-de-chaussée,  Il ne comptait pas obéir aux quelconques règles de sa punition, il ne les avait en rien suivit depuis le début de l'été en réalité, il s'était simplement fait plus discret qu'à l'accoutumée.


Dix huit ans. Andreas Kaeden Visconti avait bien grandi. Puisqu'il nous faut à présent le définir, on laissera transparaître le côté sombre et superficiel qu’il semblait représenter. Un grand brun, charismatique à la beauté sans pareille et à l’allure séductrice, renforcée par une vieille veste de cuir noire semblant venir des premiers âges du rock et composant indispensable de sa tenue. Son parfum mêlait sadisme et passion. Sa démarche élégante invitait à la luxure. Ses traits trop bien dessinés et son visage parfait donnaient l’illusion d’une statue de cire. De profil, on n’apercevait pas la partie haute de son visage, masquée par un nombre incalculable de mèches en pagaille, à l’arrière de son crâne, ses cheveux s’entremêlaient, coiffure négligée, ébouriffée à la sortie de la douche. Ses yeux couleur saphir paraissaient vides d’expression au premier abord, mais en l'observant plus intensément on pouvait y reconnaître cette lueur de haine et de détermination, lueur aux accents de colère et de ruse. Cependant, le garçon n'avait pas tant changé depuis ses premières années d'adolescence. Un sale petit con prétentieux. Voilà donc ce qu'on pensait de lui lorsque qu'on le rencontrait la première fois, et ceux qui le pensaient n'avaient pas totalement tort ! Méprise des règles, accro aux sensations fortes, à l'adrénaline, il mettait sa vie en danger pour faire battre son sang dans ses veines à la manière d'un torrent de lave. Kaeden se révélait être un excellent rhétoricien. Il éprouvait un malin plaisir à faire souffrir une personne qu'il n'appréciait pas. Contradictoire, il pouvait se révéler attentionné. Il pouvait même se montrer attachant mais peu de personnes sont parvenues à briser la carapace qu'il s'était forgé au fils des années. Amoureux de la vie, masquant son courage et ces fortes ressemblances avec son paternel - manipulation, hypocrisie, bon parleur  - on peut dire que Kaeden portait un masque, et s'il venait à tomber ce n'était pas le regard des autres que craignait le jeune homme mais bel et bien son reflet dans le miroir.

Extrait du journal de Kaeden :

«  notre relation est si simple et si compliquée à la fois. Enfants, nous étions si proches, sans ambiguïtés, ni faux-semblants. J'étais le grand frère trop protecteur, elle était la petite sœur qui ne faisait pas sa chiante. Elle n'avait pas peur de moi, ne cherchait pas les artifices de mon caractère complexe. Quand on est encore bercé par les doux rêves de l'enfance, tout parait plus beau, et surtout, tout semble éternel. L'éternité nous a bien vite rattrapée. L'amitié homme-femme a toujours été contée comme un mythe, nous y croyions et pourtant, le désir s'en est mêlé. Puis vient le temps où les mots que l'on devrait prononcer ne peuvent franchir la barrière de nos lèvres, où la peur incontrôlée de ce qui pourrait arriver bat dans nos tempes et que l'on se cache derrière les vestiges d'une amitié qui risque de tomber, sous les incessants baisers, sous les pensées à peine murmurés et les sentiments - indéfinissables - que l'on se susurre à demi-mot. Ellwelynn, ce nom résonne dans le tonnerre de mon esprit, est ma seule faiblesse, la seule femme qui ai jamais parvenue à me comprendre. Ma faiblesse, l'unique être qui puisse avoir raison de moi. Je ne suis pourtant pas déterminé à montrer à qui que ce soit que je puisse aimer, peut-être est-ce cela, la réponse à toutes mes questions, je suis trop bouffi d'orgueil et l'amour est un poison violent. »

Kaeden se leva lentement de sa chaise. Qu'elle merveilleuse surprise. Artémis avait décidé de suivre son conseil. L'italien l'avait appeler il y a deux jours afin de conclure un marché. Il avait tout ce qu'il voulait. Il demandait, il recevait. Il avait fait connaitre le groupe d'Artémis et il comptait bien être remboursé. Il ne voulait pas de l'argent -non, il en avait plus que trop. Il cherchait un moyen de creuser la tombe de Lancaster. Kaeden avait tout d'abord penser a Tabitha ou pourquoi pas Avery. Toutefois, celle qui avait attirer son attention était la blonde. Celle qui avait conclu l'affaire avec lui et Sidney. Elle avait du caractère la petite. Ça l'amusait. Elle était marrante la gamine. Content de te voir, Arty. Je m'appelle Artémis, enfoiré. Kaeden poussa un rire. Il contourna la table et se rapprocha de la blonde. Il sentait son souffle tellement il était proche. Lors de nos baise quotidienne, je crois que j'pourrais t'appeler Arty entre deux gémissement. De quoi tu parles Visconti. Je baiserais jamais avec toi Kaeden leva une de ses mains et il la posa sur la joue de la demoiselle. Il émit un léger rire puis il dégagea une mèche de cheveux du visage d'Artémis. Si tu tiens a ce que Lancaster vive longtemps, je te baiserais jusqu'à ce que je m'en lasse, chérie. C'est la loi du plus fort. Et ici, je suis le plus fort. Kaeden l'embrassa, et même si elle resista pendant un moment, elle dû se rendre compte que c'était la seule solution. Car elle l'embrassa en retour et Kaeden se rendit compte que a partir de maintenant, le cul d'Artémis lui appartenait.  

Je trouve que t'es un vrai égoïste, Lancaster. Kaeden était venu lui rendre visite. Lorsqu'il avait toqué, ce fut Avery qui lui répondit. Elle ne semblait pas vraiment contente de le voir, toutefois, il lui sourit. Pas aimablement, il n'en était que rarement capable. Plus du genre qu'il savait qu'il avait gagner, qu'il savait qu'il avait le pouvoir.  Il était assurément de bonne humeur. Ta gueule, Visconti. Tu sais bien que le pire ici, c'est toi. Kaeden parti d'un grand rire. Il ne comprennait pas, Lancaster. Il ne savait apparamment pas que sa meilleure amie baisait avec son pire ennemi. Savourant sa victoire, il dit Vrai. Je suis le pire. Toutefois, toi tu es égoïste de laisser ta chère Arty coucher avec moi afin de sauver ton cul. Kaeden voyait bien que Sid ne s'attendait aucunement a cela. Il voyait que ses poings se serraient. Il s'en rejouissait. Il était un monstre, il en convenait, et alors qu'il voyait Sidney charger sur lui, il se dit simplement que heureusement pour lui, la dette de Sidney n'en serait que plus grande. Et pourquoi pas. La prochaine fois, il se taperais peut-être Tabitha. 
 

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